Bruno, neuf ans, ne sait rien de la Solution Finale. Tout ce qu'il sait, c'est que lui, son cas désespéré de sœur Gretel et ses parents vont devoir déménager à cause de l'important travail de son père. Ils partiront de leur confortable maison de Berlin, pour aller habiter dans une autre, plus sombre, moins grande, dans un endroit du nom de Hoche-Vite, sur ordre d'un certain Fourreur.
Là-bas, à quelques kilomètres de la maison, se dresse une de ces murailles qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister, une frontière entre deux univers, entre l'innocence et la connaissance. Et de l'autre côté, il y a Shmuel, qui apprendra à Bruno l'existence de cet autre monde qui est son quotidien...
Il est important de lire ce livre sans savoir réellement à quoi s'attendre. Pour ma part, je l'ai découvert chapitre par chapitre, grâce à ma professeur d'anglais qui nous l'a fait étudier. J'ai également eu un coup de cœur pour ce livre que je qualifierais tout simplement d'impressionnant.
J'avais tenté une première fois de lire ce roman en français voilà deux ans. J'avais arrêté rapidement, je n'aimais pas du tout. Puis je l'ai relu en anglais, en Version Originale, et j'ai été conquise. Ce roman est superbe. Avec la syntaxe et l'innocence d'un enfant de neuf ans, l'auteur nous livre un récit très documenté, poignant, d'une force inouïe. Certains passages étaient comme des gifles et me laissaient à bout de souffle. La structure des chapitres, l'écriture, les symboles employés, les références à la vérité mal comprises par le héros, l'approfondissement des personnages, tout était parfait... jusqu'à environ deux tiers du livre. Le reste m'a quelque peu déçue: j'ai eu comme l'impression que l'auteur s'était rendu compte d'à quel point ce qu'il écrivait était fort et exceptionnel, et qu'à partir de ce moment-là il avait tenté sans succès d'insuffler plus de force encore à ses écrits, avec quelque chose d'artificiel et de surjoué qui m'a déplu. Mais la fin est un véritable feu d'artifice, et je sors de cette lecture soufflée.