Selon une légende du IVe siècle, alors que le Christ portait la croix, une jeune femme lui aurait tendu un linge pour essuyer son front. Reprenant le morceau de tissu, la jeune femme stupéfaite se serait aperçue que l'image du visage de Jésus s'y était imprimée ! D’abord anonyme, cette femme a progressivement été dénommée Véronique, dont l’étymologie signifie “la véritable image”.
Le récit de ce miraculeux “Voile de Véronique” a beaucoup inspiré les artistes au cours des siècles. L’un d’eux en a d’ailleurs proposé une interprétation d’une incroyable virtuosité technique...
A première vue, rien d'exceptionnel dans cette gravure réalisée en 1649 par le français Claude Mellan. Le visage du Christ portant une couronne d'épines est représenté de face. Cette composition traditionnelle ne se distingue pas vraiment des autres représentations de la Sainte Face. Mais regardez de plus près… La réponse se trouve au bout du nez du Christ.
L’oeuvre de Claude Mellan est constituée d’une seule et même ligne ! Gravée en spirale, à partir du divin nez, cette ligne unique se développe avec régularité sans jamais s’interrompre. Les détails et les volumes sont suggérés par l’artiste en faisant seulement varier l’épaisseur du trait.
Cette estampe relève d'un procédé singulier dont elle demeure sans conteste le chef d’œuvre, procédé inventé par Claude Mellan lui-même : la gravure « à une seule taille ».
Fier de sa prouesse, l’artiste ajoute en bas de l’image la mention “Non alter”, “Pas un autre”. Ce qui rappelle bien que personne d’autre que lui n’aurait pu réaliser ce tour de force !
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