Lorsque George, metteur en scène et militant, rencontre Samuel, membre de la résistance grecque, il s'ensuit une formidable amitié. Amitié qui conduira George, lorsque Samuel tombera malade, à accomplir le rêve de son ami: se rendre au Liban, et y monter une représentation d'Antigone d'Anouilh avec des acteurs de peuples ennemis: druze, chrétien, arménien, palestinienne... Le but de ce spectacle ? Voler quelques heures à la guerre, introduire au milieu de l'horreur des combats et des attentats un cesser-le-feu grâce au texte magnifique d'Anouilh. Cette représentation, c'était une main tendue à la paix, jusqu'à ce que la guerre soudainement, reprenne ses droits.
Époustouflant. Indescriptible. J'ai d'abord eu du mal à rentrer dans ce roman, à cause de son héros dont je trouvais qu'il n'était pas assez expliqué, à cause de sa structure se construisant autour des non-dits et des sous-entendus, ce qui est évidemment une manière d'écrire mais pas forcément ce que j'apprécie. Mais tout s'est débloqué à partir du moment où le héros part au Liban, et là le livre s'est envolé pour devenir un coup de coeur. L'action est montée en crescendo jusqu'à la fin, c'en était miraculeux de lire à quel point l'auteur avait trouvé les mots pour exprimer l'indicible, nous immerger dans cette histoire, nous faire ressentir ce que les personnages ressentaient. Et la fin est bouleversante, parfaite. Je crois n'avoir jamais senti mon cœur battre à ce point en lisant un livre.