Dans le monde où vit Jonas, tout est noir ou blanc. La famine, la guerre, les erreurs n'existent pas. Le jour de ses douze ans, chaque enfant reçoit en fonction de ses goûts et de ses aptitudes une affectation dans une des institutions de la société et commence à apprendre son futur métier. Des années plus tard, on désignera son conjoint; des années plus tard, il aura deux enfants, un garçon et une fille; des années plus tard, lorsqu'il sera âgé et en maison de retraite depuis longtemps, il sera "élargi", personne ne sait exactement ce que cela veut dire...
Dans cette société où seuls comptent le présent et l'avenir, une unique personne a pour tâche de garder en lui tous les souvenirs du passé: il s'agit du dépositaire de la mémoire. Du passeur.
Lorsqu'à douze ans, Jonas recevra une affectation bien particulière, toute son existence s'en trouvera bouleversé. Les règles selon lesquelles il avait appris à vivre s'effacera au profit d'une vision du monde nouvelle qui changera sa vie.
Une dystopie qui a plus de vingt ans, et que j'ai trouvée extraordinaire par rapport à celles d'aujourd'hui ! J'ai beaucoup aimé l'exposition du contexte, peuplée de détails percutants, et l'invention d'un monde troublant, logique, efficace, dans lequel tout semblé aller pour le mieux. J'ai adoré l'idée du passeur, j'ai apprécié les personnages, la manière dont l'intrigue était ficelée et l'écriture de l'auteur. De nombreuses fois, celle-ci s'essaie à décrire l'indescriptible, et y parvient d'une manière exceptionnelle. Enfin, cette histoire avant-gardiste et moderne fait aussi preuve de beaucoup de poésie, presque de lyrisme. Même si ce livre se suffit à lui-même, je lirai la suite avec grand plaisir !