Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Paul Émile Grindel, est un poète de nationalité française né en 1895 et mort en 1925. Issu d'un milieu aisé (son père est comptable et sa mère couturière), il fréquentera divers établissements et obtiendra ensuite une bourse pour rentrer à l'école supérieure grâce à ses très bons résultats. En 1912, après l'obtention de son brevet, il part se reposer en Suisse avec sa mère à cause de sa santé fragile et en décembre de cette même année, on lui diagnostique une tuberculose pulmonaire. C'est dans les montagnes suisses qu'il rencontre la Russe Helena Diakonova et écrit ses premiers poèmes, avant de publier en décembre 1913 son recueil, justement appelé Premiers poèmes, qu'il signe du nom Paul-Eugène Grindel.
En février 1914, il quitte la Suisse et est mobilisé dans l'armée en août. Il part ensuite sur le Front comme infirmier et là-bas, est témoin de nombreuses hécatombes qui le marqueront profondément.
En 1916, il publie son recueil Le Devoir dans lequel il exprime son horreur de la guerre, et le signe Paul Eluard. Il épouse ensuite Helena, qui sera l'une de ses principales inspiratrices, et a une fille, Cécile, en 1918. Un an plus tard, son livre Les poèmes pour la paix lui permet d'être présenté à d'autres personnalités littéraires telles que Louis Aragon. La France a gagné la guerre. Soulagé par la victoire et par la plénitude de son amour pour sa fille et sa femme, Eluard adhère au mouvement du dadaïsme, qui consiste en une profonde remise en question dans l'absurdité et le non-sens. Il fonde sa propre revue en 1920.
En 1923, il s'éloigne du dadaïsme et en 1924, en conflit avec son père et sa femme, il part sans prévenir quiconque pour un voyage autour du monde de sept mois, la veille de la publication de Mourir pour ne pas mourir qu'il annonce comme étant son dernier livre. Il adhère au parti communiste avec d'autres surréalistes en 1926, publie alors son très connu Capitale de la douleur. En 1930, sa femme le quitte pour Salvador Dalí et lui se trouve une nouvelle muse et compagne, l'alsacienne Maria Benz, surnommée Nusch. Entre 1932 et 1939, il publie différent recueils dont Cours Naturel; son poème, La victoire de Guernica, est inspiré du bombardement de cette ville et d'un tableau de Picasso avec qui il entretient des rapport très amicaux. Il est exclu en 1933 du parti communiste.
Éluard sera l'un des grands poètes de la Résistance, puisqu'il publiera durant l'occupation durant de nombreux textes appelant à la lutte. Son poème Liberté est ainsi parachuté par des avions anglais en 1942. Le poète adhère à nouveau au parti communiste. En 1943, il publie L'honneur des poètes rassemblant des textes de poètes résistants et se réfugie dans un hôpital abritant de nombreux juifs et membres de la Résistance. A la libération, il est fêté de tous.
Apres la guerre, il multiplie les tournées et conférences, mais sa compagne Nusch meurt en 1946. Désespéré, Éluard songe alors au suicide et publie un recueil déchirant en sa mémoire. Il rencontre Dominique en 1949, l'épouse deux ans plus tard. C'est elle qui parvint à l'extraire de son chagrin et lui inspire les poèmes d'amour du Phénix, son dernier recueil. En même temps, il devient délégué au conseil de la paix, voyage jusqu'à Mexico pour des congrès sur le même thème, représente en 1950 l'association France-URSS à Moscou puis commémore dans cette même ville le cent cinquantième anniversaire de naissance de Victor Hugo.
Paul Eluard meurt le 18 novembre 1925, terriblement malade et affaibli, deux mois après la publication de Les sentiers et les routes de la poésie. Il décède suite à une crise cardiaque.
Toute sa vie fut ainsi placée sous le signe de l'engagement dans la lutte contre l'injustice et les atrocités liées à la guerre.