En 866, l’abbaye de Conques est un paisible lieu de prière. Riche de ses vastes terres, l’abbaye a tout... ou presque !
Il lui manque la renommée.
L’un des moines de cette abbaye, Ariviscius, a alors une idée : quoi de mieux pour être célèbre que de posséder des reliques ?
Un beau jour, le moine entend parler de Sainte Foy, une martyre morte à 12 ans pour avoir refusé de renier sa foi.
Ariviscius décide alors de visiter le monastère, près d’Agen, où est conservé un morceau de crâne de la sainte.
On dit que le moine s’y serait infiltré durant dix ans pour préparer son coup. Une nuit, il passe finalement à l’acte : il dérobe les reliques et prend la fuite pour les apporter à Conques !
Le larcin opéré, la relique est revêtue d’or et de pierres précieuses, prenant alors une forme humaine, et assise sur un trône.
De telles statues, surnommées les "Majestés", seront d’ailleurs très répandues à l’époque carolingienne.
Aujourd’hui, la statue est considérée comme un véritable symbole de l’orfèvrerie médiévale.
Et si les traits de la statue semblent un peu masculins, c'est parce que la tête provient de la récupération d'un masque antique du quatrième siècle !
Grâce à la relique, les miracles commencent au Xème siècle : Sainte Foy guérit les aveugles, délivre les prisonniers, soulage les accouchements. Ça y est, la renommée de l’abbaye de Conques est assurée !
Mais surtout, la relique protège le monastère. Ceux qui s’en prendraient à l’abbaye pourraient se retrouver les yeux crevés. Pas étonnant que la statue ne fût plus jamais dérobée !